La Dépression

Le problème, ce n’est pas la dépression, mais la réaction des gens face à cette maladie.

« Je te jure, je suis au bout de ma vie! », « un peu plus et je faisais un burn-out! », « faudrait voir pour te mettre un pied au cul! », « Il bosse pas et il est en burn-out, n’importe quoi! », « rhaa, bordel, je lui ai déjà répété 10x de penser positif! »

Est-ce que tu dirais à quelqu’un, qui a une jambe cassée, et qui n’a ni béquilles, ni anti-douleur: « bon allez maintenant, arrête de chialer et fais un effort, marche donc! »?
Evidemment, non, tu ne dirais jamais ça.
Alors, pourquoi agir ainsi avec une personne, qui a mal à l’âme et qui subit un dérèglement au niveau de sa chimie cérébrale?

S’il t’est déjà arrivé de dire ça, c’est simplement parce que tu es démuni, face à cette situation. Difficile de comprendre ce qu’on ne voit pas, difficile d’en prendre la mesure, surtout lorsque ces termes sont utilisés et banalisés, à tout bout de champ. On a tous connu des moments de déprimes, de tristesse ou de mal-être passager. Du coup, quand une personne est en dépression, on a tendance a évaluer la situation, au travers de ce qu’on a vécu. On voit les choses à travers un filtre, et la personne elle-même ne parvient pas vraiment à comprendre pourquoi elle n’est plus comme avant.
On essaye alors de la « secouer »: « allez!! Viens, arrête de te plaindre ». Ce qui ne fait qu’amplifier son sentiment de culpabilité, ainsi que ton sentiment de frustration de ne pas réussir à la sortir de cette situation. C’est d’ailleurs, bien souvent, le moment où, tu risques de décider de t’éloigner de cette personne, parce que cela draine beaucoup trop ton énergie. Mais en réalité c’est un peu comme dire “appuie sur les gaz”, à une personne dont la voiture n’a plus d’essence. L’essence étant dans le cas présent, les neurotransmetteurs tels que la serotonine.

Avec l’utilisation, à outrance, des phrases que j’ai mises en tête de page, on perd encore plus la notion de maladie. Être en burn-out, faire une dépression semble être aussi fréquent qu’un coup de fatigue. Il est, malheureusement, devenu quasiment synonyme d’une baisse de motivation.
Et, qui n’en a pas marre, dans une société, où l’on est centré sur le manque, la comparaison aux autres et le besoin de reconnaissance? Ainsi, beaucoup pensent avoir fait un burn-out ou un état dépressif majeur, alors que d’autres en sont réellement victimes et ne veulent pas ou n’arrivent pas à en prendre conscience.

La dépression est un état durable, qui a entraîné un déséquilibre de la chimie cérébrale, mais c’est également un fonctionnement appris:

L’impuissance acquise:

C’est le fait d’être plongé de façon durable et répétée dans une situation d’échecs, d’insatisfactions, ou sans issue; ou tout au moins perçue comme telle.

l’impuissance acquise a été démontrée
par Martin Seligman en 1975

L’expérience consistait à placé des chien dans une cage avec une partie A et une partie B. La partie était temporairement électrifiée. Le chien avait donc l’instinct de se déplacer dans la partie B.

Puis, la seconde phase consistait à électrifier la zone A et B. Le chien tentait alors de passer d’une zone à l’autre, sans trouver d’issue. Il finissait pas se résigner, impuissant, il ne tentait plus rien, couché au sol.

Dans la troisième phase, le même chien était à nouveau placé dans la première cage, avec seulement la zone A qui s’électrifiait. Hors, il avait désormais perdu l’instinct d’essayer de se déplacer dans la zone B.

Voilà, comment une situation répétitive, ou un schéma de pensées et d’exigences dysfonctionnel, peut amener une personne à ne plus croire que la réussite est possible. Résigner, elle a appris à ne même plus essayer. Par ailleurs, il a été constaté que la résignation dans un domaine, peut se généraliser à tous les domaines de la vie. Créant ainsi, une distorsion de la perception de la réalité.

Alors, la dépression et le burn-out, c’est quoi au juste?

Il y a différentes causes, que je n’aborderai pas ici. Simplement, car il peut y avoir des cas bien plus complexes qu’il n’y paraît, et qui dépassent mon expérience et mes compétences.

Néanmoins, un point important est de savoir, que parfois, l’origine est une carence ou alors un trouble au niveau de la thyroïde. Il est donc judicieux, d’aller faire une prise de sang, dans un premier temps.

Mieux comprendre, pour mieux agir:

Avant la dépression:

Dans de nombreux cas, il s’agit d’un processus, qui va se mettre en place progressivement et insidieusement. Parfois, il y a un événement difficile en amont, tel un deuil, la maladie, un échec, un changement de vie.

La personne va petit à petit accumuler des insatisfactions, des petits échecs à répétition. Accumuler les tâches et les activités. Elle fait alors preuve de ténacité. Elle redouble d’efforts, tient le coup. Elle endure avec le sourire, parce que « chez elle, on est fort, on ne se plaint pas ». On ne se plaint pas, et on contrôle ses émotions. On cache ses émotions et on les enferme bien à double tours! Et puis, les autres y arrivent bien, eux, non?

Le burn-out ce n’est pas une faiblesse, c’est lorsqu’on a été fort trop longtemps

Tu vois c’est un peu comme quelques flocons de neige, qui petit à petit se mettent à former une boule de neige…

Ainsi, la personne focalise son attention sur « ses problèmes à résoudre ».
À son insu, il commence à se mettre en place une nouvelle connexion synaptique. (Voir mon article sur le sujet: https://serenitycreativesoul.com/2020/01/19/tu-as-lu-un-tas-de-livres-pour-aller-mieux-mais-rien-ou-quasi-rien-na-change/
Ne trouvant pas de solutions, le schéma d’insatisfactions se renforce d’avantage. La personne ne parvient plus à pleinement apprécier les choses positives. Même lorsqu’elle vit des moments merveilleux, ses préoccupations roucoulent en fond sonore.
Cette phase peut être brève, ou durer de nombreuses années, sans avoir l’air d’être un problème. Souvent, elle peut s’en rendre compte, lorsqu’elle a régulièrement de la peine à s’endormir, sans pour autant prendre conscience de ce qui se joue.
Elle n’arrive pas à lâcher prise, car ses problèmes sont en lien avec ce que la société semble imposer, ou avec une certaine loyauté familiale, ou encore avec ses principes et ses exigences propres: par exemple, « quand on veut on peut ».

Pas simple de lâcher ses exigences, non? et pourtant c’est une des clés: adapter ses exigences pour se sentir mieux.


Et puis, lâcher-prise, ça fait peur! Parce qu’on ne contrôle pas. Non seulement, on ne contrôle pas, mais en plus le sentiment de culpabilité guette tapie dans l’ombre. Sans compter la crainte de perdre son travail, de “qu’est-ce qu’on va dire de moi?”…

Mais, petit à petit, la boule de neige devient plus grande et elle commence à s’approcher dangereusement du bord de la falaise.

Si la personne a tenu jusque là, pourquoi ne pourrait-elle pas tenir, ainsi, indéfiniment? C’est ce qu’elle se dit.

Arrivée à ce point-là, il va être extrêmement difficile de ne pas dévaler la falaise. La boule de neige, lancée à pleine allure, va en un temps record arriver en bas et exploser, en accumulant une force et une quantité énorme de neige:

Dépression, game over, burn-out, no man’s land, angoisses. Bref, le carnage.

Alors comment prévenir, plutôt que guérir?

La thérapie actuelle pour sortir de la dépression consiste en la prise d’anti-dépresseurs, couplée à la thérapie cognitive et comportementale.

La thérapie cognitive et comportementale consiste à venir changer ses modes de pensées, prendre conscience que ce que l’on croit être juste depuis toujours, n’est pas nécessairement vrai, ni ce qu’il y a de mieux pour nous. Elle permet également de venir travailler sur les peurs, sur la confiance en soi, l’estime de soi…

Il y a, néanmoins, besoin lorsque la dépression est installée, d’introduire un anti-dépresseur de qualité. Celui-ci, permet de venir rééquilibrer la chimie cérébrale, de donner un coup de pouce le temps que la TCC devienne efficiente.

Je constate que beaucoup de monde est réfractaire aux AD, alors qu’ils mangent du Paracétamol comme des bonbons. Je te cache pas, que j’y étais réfractaire moi aussi! Seulement, mon expérience va peut-être t’aider à voir les choses autrement:

Suite à 6 ans de maladie physique au niveau de mes yeux et de mon oreille interne, lorsque j’ai su que je ne travaillerais plus, je suis tombée en dépression. Ne plus travailler était pour moi une honte suprême. J’étais également épuisée d’avoir cherché, sans relâche, une solution pour guérir. En affrontant, plus souvent, le monde médical, qu’en étant soutenu par lui.

Je suis alors allée consulter un psy… chiatre!! My God, rien que le nom me mettait dans tous mes états. Un psychologue ça passe, mais un psychiatre!! J’avais honte et peur, à la fois, de tomber sur des psychopates, dans la salle d’attente. En réalité, les personnes qui consultent un psychiatre, sont les mêmes que chez un psychologue, la différence étant principalement que le premier peut prescrire des médicaments.

Je me croyais alors entre de bonnes mains. Il m’a prescrit un premier anti-dépresseur, que je n’ai pas supporté, puis un second, accompagné de gélules de Griffonia. Car je préférais quelque chose de naturel.

J’ai alors passé 4 années interminables, à remonter mon moral, à faire ce que je croyais être de la thérapie cognitive et comportementale, et à affronter des angoisses terribles, pour lesquelles, il avait décidé au bout de 6 mois, de quand même me prescrire un…. anti-épileptique !?

Alors oui, dans la notice, il était bien écrit qu’il pouvait avoir une action sur l’anxiété. Hors, chez moi, il a causé l’effet inverse! Je n’étais pas entendue par ce médecin. Il me répétait tout le temps : « ouh là, faites attention car vous allez vous verrouiller », ou encore « j’ai une patiente qui a mis 4 ans, à sortir 100m autour de chez elle, elle s’est faite attaquée par des chiens, alors elle recommence à zéro».

Aujourd’hui, je me demande si c’est de l’incompétence, pour un médecin expérimenté, chef de clinique? Avec le recul que j’ai, je me rends compte qu’il m’a complètement conditionné à coup de “vous savez, malheureusement, c’est difficile de s’en sortir”.

J’ai traversé un calvaire et je n’arrivais pas changer de thérapeute, à force je m’étais verrouiller justement. Changer pour aller où? Chez qui? Pourquoi rien ne fonctionne sur moi?

Je te passe les détails, j’ai fini par trouver une porte de sortie, une psychiatre tombée du ciel! J’ai alors appris que le dosage de mon AD était sédatif et qu’il n’avait jamais été anti-dépresseur. Que la thérapie cognitive et comportementale était la solution, mais qu’elle ne m’avait pas été expliquée correctement.

Tu vois, je pense que j’ai été un parfait cobaye de l’effet placebo! Pendant 4 ans, alors que j’étais persuadée de prendre un anti-dépresseur, j’ai ramé pour remonter mon moral, et je remercie du fond du coeur ma famille pour m’avoir soutenue. Et puis, en quelques mois, avec l’anti-dépresseur adapté, j’ai retrouvé ma joie de vivre, les fous-rires, et l’espoir…

Si je te raconte cet épisode plutôt intime de ma vie, c’est pour que toi, qui est derrière ton écran, si tu te trouves dans une situation semblable, tu saches que oui, il y a de l’espoir! Crois-moi, parfois c’est la bonne méthode, mais pas le bon thérapeute. Mais tu vas en sortir!!

Prévention:

Ce qui a tendance à me révolter, c’est qu’on connaît maintenant assez bien les mécanismes pour sortir de ce type de dépression. La vérité, c’est que si ces conseils étaient appliqués en prévention, on pourrait éviter l’enfer a bien des personnes. Au delà de conseils, en éduquant les enfants, dès leur plus jeune âge, à penser d’une manière, qui en fera des adultes plus heureux.

Il s’agit d’un véritable problème de santé publique. Je me demande d’ailleurs, à juste titre, à qui profite le fait de ne pas mettre en place les actions nécessaires?

Je m’explique: Nous vivons dans une société, qui est en contradiction complète avec la nature même de l’humain et de ses émotions.

Il est établit, qu’en dehors d’événements traumatiques et de maladies hormonales, ou encore de réactions chimiques dues à un aliment, comme par exemple le café, qui mime l’adrénaline, et peut créer ainsi une réaction d’anxiété, seules nos PENSEES, génèrent nos émotions.

Nos pensées, qui sont pour une grande partie, dues aux stimuli qui nous entourent:

Regarde simplement ce que les médias nous renvoient constamment comme informations négatives. Oui, le négatif intéresse plus les gens, oui, c’est plus rentable! Mais à quel prix? Celui de notre santé mentale?

Prends doucement conscience de toutes les séries violentes, criminelles et autres. Alors que le cerveau émotionnel, ne sait pas faire la différence entre fiction et réalité: écoute combien de personnes ont peur quand elles ne voient pas au travers de l’eau. Je leur demande, mais pourquoi tu as peur, tu as failli te noyer? Et on me répond: « non, je sais pas, tu sais, c’est depuis que j’ai vu le film « les dents de la mer ».

Aujourd’hui, je ne sais plus quoi penser quand je vois, en plein après-midi, des films et émissions, qui auraient passés avec un carré rouge à minuit, il y a 15 ans en arrière…

Choisis bien ta nourriture émotionnelle:

Sur le plan de la société, nous sommes tous embourbés dans la comparaison aux autres, ainsi que dans l’énergie du manque.

Pourquoi lorsque l’on obtient ce que l’on veut, nous pensons directement à ce qu’il nous manque encore?

Mais qu’est-ce qu’il nous manque au fond? Notre cerveau a juste été entraîné à manquer constamment! Comme un programme, un virus qui a pris la commande. Nous manquons de choses futiles, au lieu de voir que ce qui nous manque réellement, c’est l’amour de soi.

Notre cerveau a été programmé, à travers les publicités, dès l’enfance, à travers la comparaison, les influencers, la volonté de montrer qu’on a « réussi » sa vie, par le biais de moyens matériels. Il a été entraîné, afin que l’on achète, que l’on soit des pions de l’économie et de la société de consommation.

Et oui, et c’est bien parce que l’on achète que les autres ont du travail, non? Ouf!! C’est déculpabilisant!

En vérité, les gens achètent toujours plus pour combler le seul vide qui existe vraiment. Mais ça ne marche pas, car c’est comme essayer de combler un trou dans le sable avec de l’eau…

Le seul vide qui soit, c’est ce manque intérieur d’amour pour soi, ce « je ne suis pas assez ». D’ailleurs, on a bien entendu toute notre vie, que s’aimer soi-même c’est du narcissisme. Alors, comment pourrais-je m’autoriser à faire un truc aussi égocentrique?!

Brisons une fois pour toutes ce tabou! S’aimer, se valoriser à sa juste valeur, c’est la base du Bonheur!

Alors pourquoi, n’apprenons-nous pas à l’école, ce qui semble être si fondamental?

Je t’invite à venir répondre à cette question sous mon post instagram!! J’ai un avis précis sur la question mais ça m’intéresse tellement de savoir quelles seront vos réponses!!

Fanny