✧ Mal aimée

__________✍🏻 Texte créatif inspiré de la photo de Carlos Carrion Sanchez

Je ne sais plus si c’était hier, le mois passé, ou il y a des années.
Tant de fois, mon coeur s’est brisé sur les récifs, me laissant écumer sur les failles de ma réalité.

Et dire, que je pensais savoir aimer.

Mais le vent m’emporte jusqu’à y retourner. Retrouver ce souffle m’inspirer, m’enlacer et me faire chavirer encore. 
Que le sort soit conjuré, et que meurent toutes ces années de souffrance, en une seule journée.

Risquer d’humer à nouveau la fragrance de ces effluves, qui me manquent, parfois, à en crever.
L’envie d’oser, de m’éveiller à ses côtés, enivrée par un instant de sincérité.

Mais, le coeur claque dans ma tête. A bout de souffle, le regard fixe et les épaules crispées.

J’en ai connu des raz de marée.
Des vagues qui t’éclatent la tête au carré.
Une leçon à apprendre ou le Karma d’une vie passée?
Tout me percute sans cesse.
Naufragée, au milieu des débris d’une vie supposée, je vogue ou je divague peut-être, mais je me maintiens à la surface.

Pourquoi? Pour qui?
Dans l’espoir d’un sens caché. D’un renouveau, d’un rebondissement inattendu, qu’à force d’attendre, je n’attends plus vraiment.

Qu’à force d’y croire, quelque chose se révèle dans le miroir.
Ce foutu miroir brisé, cette image morcelée et un putain de cerveau, qui veut toujours se souvenir de ceux, qui l’ont blessés. 
Le fracas du verre cassé, les pensées s’enchainent, la tempête se déchaine, le coeur déserté et quelques espoirs rescapés, au milieu de la nuit noire.

Les étoiles, elles-aussi ont filé. 
La tête valse, sans se soucier des quatre temps, le souffle prend la fuite, le coeur lancé dans une course effrénée, mais le corps reste là, immobile, tétanisé.
Les jambes tremblent et menacent de lâcher, à moins que ce ne soit le sol qui s’engouffre sous mes pieds.
Je vacille à la poursuite, de cet amour avorté.

L’orage frappe, étouffé dans l’oreiller. La pluie ruisselle sur les collines rosées, dessinant un chemin en effaçant le fard habillement dessiné.
Enfin, les nuages se dissipent et dévoile au loin le phare de ce cap à passer.

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